Bess’on the road - Indonésie

Les pierres jaunes que vous voyez sont en fait du souffre. Les porteurs de souffre peuvent porter de 70 à parfois 90 kg de souffre suivant leur force ou leur âge et leur force est impressionnante. Quand le souffre se fait mouiller il devient comme un énorme nuage mais ce n’en est pas un malheureusement, car c’est toxique. Mathieu

 

C’est la vue qu’il y a depuis le haut du volcan où je suis resté en attendant mes parents et mon frère, mais on ne voit pas grand-chose en détail. Mathieu

 

Nous avons rencontré des français qui étaient très gentils et nous avons fait toute l’ascension du volcan ensembles.

Giorgio (1er à gauche) est un pationné de photos et en a faitde superbes ce jour là. On peut les voir sur le lien suivant : CLIQUER ICI

Cet arbre fait du caoutchouc naturel. Nous avons aussi vu des plantations de café, de cannelle et de clous de girofle.

Cet homme, à peine plus grand que moi, a appris le français avec tous les touristes de France qu’il croisait. Il soulève plus de 90 kg et il court avec sa marchandise de souffre (il pourrait participer au championnat d’haltérophilie).

 

Banyuwangi

Petite bourgade de 2M d’habitants !

 

Une dame de Java se fait transporter par une espèce de vélo-taxi.

 

5 fois par jour nous entendons les chants venant de tous côtés pour la prière musulmane (Java est à majorité musulmane, comme la plupart de l’Indonésie, alors que Bali est à 90% hindoue).

 

Diyah nous promène en ville dans son superbe 4x4 Toyota. Elle nous invite demain pour la fête musulmane qui a lieu une fois par an dans la ville.

 

 

Le mot des parents :

Cette ascension du Ijen est mythique et nous n’avons pas été déçus ! Le paysage est magnifique, mais ce qui est encore plus fort, c’est l’émotion qui se dégage des échanges avec ces travailleurs de l’extrême que sont les porteurs de soufre. Cette vision relativise notre perception des difficultés occidentales, notamment quand on apprend que leurs efforts sont récompensés au pied du volcan (après 400 m de dénivelé d’ascension du cratère + 700m de descente sur une piste raide et glissante) par la pesée qui les rémunèrera 600 roupies du kg, soit environ 4 euros gagnés pour un porteur ayant descendu 80 kgs de soufre. Leur force surhumaine (il faut avoir pesé un de ces paniers pour se rendre compte que le mot n’est pas exagéré - j’ai tenu à peu près 3 secondes) ne leur permettra que 2 trajets par jour et leur nécessitera systématiquement une journée de repos. Les plus jeunes ont 19 ans et leur espérance de vie est de 40 ans maximum, en partie à cause de la toxicité des gaz qu’ils respirent durant plusieurs années.

Une émotion particulière pour ce jeune à côté de Mathieu, sans doute le plus agile d’entre tous, qui essaye de s’en sortir en apprenant la langue de tous ces touristes qu’il croise (il parle maintenant très bien français, sans accent) pour un jour peut-être pouvoir partir à Bali et vivre du tourisme.

 

Je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. Je ne voulais rien savoir en détail, ne pas voir de photos,  pour avoir la surprise. Elle a été au rendez-vous ! C’est tout simplement incroyable !

D’abord, le réveil à 3h45. On a failli se lever une heure trop tôt car on ne savait pas qu’il y avait une heure de décalage entre Java et Bali : merci l’horloge du restaurant.

Ensuite, le 4x4, qui vient à notre porte, le conducteur  très concentré sur la route, les javanais déjà à pied d’œuvre au marché (parce qu’en fait c’est un marché 24/24h !), attention, ça a l’air sérieux ! 

Paul et Mathieu évoquent le 4x4 de Joëlle qui ressemble à celui qu’on a loué mais là, c’est pas la route de Saint Germain : des fougères arborifères, des palmiers immenses, des feuilles de je ne sais quoi plus grandes que Mathieu (difficile de faire un herbier en  format A4) et des singes (on en a vus) et dixit le conducteur des serpents (j’ai refermé ma fenêtre) et d’autres petites bêtes  affectueuses.

Ca secoue, on roule entre 5 et 10 kilomètres à l’heure pendant une heure : le temps de chercher les serpents!!!  Et le temps de prendre le petit déjeuner : toast + beurre + œuf dur.

Allez hop, à 6h, on débute l’ascension. Ca monte et c’est raide tout de suite ! On sympathise rapidement avec un porteur de soufre et on marche ensemble, on échange quelques mots d’anglais et là, soudain, devant nous Quecha, en veux-tu, en voilà ! Décathlon est partout, c’est pratique, on dit tout de suite « Bonjour ! » et pas « Hello ! ». On rencontre Mickael et sa dulcinée de Lyon et Nathalie (merci Nathalie pour avoir tenu compagnie à Mathieu au sommet du volcan !) et Georgio de Six-Fours, avec son énorme appareil photo, qui nous a fait regretter d’avoir laisser notre Nikon à Aix). On a donc discuté à bâtons rompus et sûr, on va se revoir !

Arrivés au sommet, c’est … beau, lunaire, étrangement calme.

Patrick vous a décrit la rencontre avec les porteurs. Grande leçon de vie ! J’ai gardé le souvenir des bottes de paille de 20/30 kilos, mais c’est rien du tout  à côté de ces fardeaux jaunes.  On a hésité avant de descendre car, bien sûr, c’est interdit. Mais on est en basse saison, peu de touristes (environs 20) et allez, un peu de souffre va nous dégager les bronches ! Je fanfaronne mais j’ai eu la chance d’avoir un masque pour descendre ! Ca pique les yeux mais c’est supportable.

A mon avis, le prochain business qui va se développer au sommet du volcan, c’est la location de masques pour les touristes.

Ces masques coûtent chers , environ 30 euros et tous les porteurs ne peuvent s’en acheter. En plus, c’est difficile de s’en procurer, m’explique avec le sourire, le jeune porteur aux tablettes de chocolat : Antonio.

Leurs conditions de travail sont difficiles, ils se protègent avec des foulards humides et boivent du lait à leur retour chez eux. Ils portent ces deux paniers fixés sur deux tiges de bambou (plus souples) sur leurs épaules en « quinconce » (si vous avez le bon terme, dîtes-moi), car un grand récipient comme celui des vendangeurs est trop dangereux : risque de chute en arrière dans le cratère, dixit Antonio.

Pour les explications techniques concernant l’extraction du souffre, essayez de podcaster l’émission de Nicolas Hulot et donnez-moi le lien , SVP, je cherche encore ! Et ça m’intéresse. 

Ces hommes travaillent avec peu d’outils, des pics, et des paniers. Respect.

Ils n’ont jamais voulu qu’on les aide en portant au moins un morceau de souffre. Même de 500 grammes. Avec notre mentalité de tout vouloir optimiser, on voulait leur faire gagner au moins un voyage, mais ils n’ont rien voulu savoir. Ce n’est pas notre job. Et c’est dangereux.

Nous, nous sommes donc contentés de leur donner  des gâteaux secs qui donnent vraiment soif et des bananes séchées, ça ils ont bien aimé ! Et de l’eau. C’est mieux après les gâteaux secs !

Nous sommes redescendus, à vide, pas comme eux ! Ils font une pause cigarettes et on devine les endroits où ils s’arrêtent aux dépôts de poussières jaunes sur le sol. Nous, nous marchons en discutant, eux ils se concentrent sur leurs pas.

Deux mondes différents mais … les multiples petits papiers de bonbons jonchant le sol,  prouvent que notre société de consommation arrive petit à petit aussi chez eux. Alors pendant encore combien de temps, accepteront-ils de faire ce travail harassant ?

 

Merci pour votre patience ! Il vaut mieux que je laisse les enfants s’exprimer, je ne sais pas faire court !!

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